A priori sur les relations amoureuses des handis...

J'ouvre ici un nouveau topic, à la demande de Malcort, topic venant d'une très jolie intervention d'Estrella :

Sinon je voulais ajouter une autre question que je me suis posée au
début, même si j'ai pas pensé ça longtemps et d'ailleurs j'ai honte
d'avoir pensé ça, je me suis demandé s'il m'aimait vraiment, moi, ou
s'il aurait fini par aimer n'importe quelle fille pas trop moche qui se
serait intéressée d'un peu plus près à lui... bon c'est nul car ça
voudrait dire que le mec handicapé est près à aller avec n'importe qui
du moment qu'il a une fille, j'ai jamais pensé ça bien sur, je me suis
seulement demandé, s'il marchait et pouvait avoir toutes les filles
qu'il veut, est-ce qu'il m'aurait choisie moi (on voit ma confiance en
moi débordant

Je réponds donc à Estrella...

J'ai eu quelques réflexions de ce genre, au tout début, de la part de ma famille (ma mère, pour la citer), quand BeNj n'était connu que par ce que je racontais de lui...
Des "tu te sens vraiment si moche que tu sors avec un mec handicapé ?" (avec une grimace vraiment éberluée)

J'ai également eu, de la part d'une très bonne copine un : "dans quelle galère tu t'embarques ?" (dans celle de la MDPH...)

Enfin, ma grande soeur trouve "trop bluesant de sortir avec un mec handicapé, elle aurait trop peur qu'il lui arrive quelque chose, et le quotidien c'est difficile".

Bon, tout cela c'était au début de la relation, quand BeNj était encore le myopathe masqué (myopathe man).

Maintenant, il est parfaitement accepté par ma famille et mes amis, et encore heureux, je n'aurai pas hésité à m'éloigner de ceux qui l'auraient repoussé...

Sinon, des petites réflexions marrantes de voisins, me demandant si "mon frère va bien" (qui ça ? Aaaaah, mon mec... Oui, il va très bien...)

En, on se rend quand même compte qu'il y a encore vachement de boulot en terme de représentation du handicap.

A mon oral d'entrée en école d'éduc, je précise ma situation familiale "particulière"... Un simple test, je pense, puisqu'un des jury me dit "c'est dur" (il bosse avec des zhandi mentaux), et moi, avec un grand sourire : "Non... Ce n'est pas dur.." (genre, j'ai les épaules, allez, quoi, prenez-moi en formation, adoptez-moi !!!

merci d'ouvrir le sujet je vais pouvoir avoir encore plus de réponses ^^

sinon pour expliquer un peu plus, je n'avais aucun a-priori, je n'ai jamais pensé qu'il m'aimait uniquement parce qu'il est handi et que j'ai été une des seules à m'intéresser à lui (la seule à ce moment là). je pense aussi que c'est un problème de confiance en moi, si j'étais sortie avec un valide je me serais demandé "mais pourquoi moi ?" aussi. c'est juste que là, comme il est handi, j'ai encore moins confiance en moi (enfin vraiment au début, quand j'étais encore sure de rien, etc, maintenant ça a changé heureusement).

pour les réflexions du même genre que toi, j'en ai eu aussi, enfin pas forcément exprimées mais ça se sent, et des sous-entendus. mais c'est pareil personne ne le connait encore (au départ mes parents ne savaient pas s'il mangeait tout seul, etc, donc forcément ils se posaient des questions, ils se rendront mieux compte en le voyant je pense).

Sifoell a écrit:
A mon oral d'entrée en école d'éduc, je précise ma situation familiale "particulière"... Un simple test, je pense, puisqu'un des jury me dit "c'est dur" (il bosse avec des zhandi mentaux), et moi, avec un grand sourire : "Non... Ce n'est pas dur.." (genre, j'ai les épaules, allez, quoi, prenez-moi en formation, adoptez-moi !!!

heureusement qu'on avait réfléchi à ça avant et qu'on en avait décidé que tu ne devais pas en parler …

BeNj a écrit:heureusement qu'on avait réfléchi à ça avant et qu'on en avait décidé que tu ne devais pas en parler …

Souvent, le "on" dans le couple, c'est surtout BeNj qui décide pour nous...
Je suis presque trop honnête. Je suis quasi dans l'incapacité de mentir, même par omission.
Et notre couple, je le revendique, alors j'en parle.
C'est par la communication aussi qu'on fait évoluer les mentalités.
Et je pense que notre couple, fait que j'ai une petite particularité qui me différencie des autres éducs, de la même manière que le fils autiste-hyperactif d'une collègue de travail la rend unique comme maman et aide médico-psychologique en formation.

alors pourquoi en parler
ça crée une différence

sinon pour le fait que ce soit moi qui décide, nous devons dire aux membres de ce forum que je clame le fait que j'adorerais ne rien décider, me laisser guider

Faut que j'arrête les "comme tu veux". Ce soir, c'est Les nouveaux mondes entre Commerce et Hôtel-Dieu, et m'en fous si y a du foot.

ça voudrait dire que le mec handicapé est près à aller avec n'importe qui du moment qu'il a une fille, [...] je me suis demandé, s'il marchait et pouvait avoir toutes les filles qu'il veut, est-ce qu'il m'aurait choisie moi?

Je me suis demandée la même chose quand je suis sortie avec un gars paraplégique. Mais j'ai rapidement appris que c'était lui qui avait initié la rupture avec sa copine d'avant. Donc je me suis dit que, tout handi qu'il soit, il restait libre et acteur de ses choix amoureux: Ouf!
Puis je me suis dit, non sans inconfort, que c'est mon a priori de valide qui m'avait fait douter. Parce que se poser cette question, c'est présupposer que les personnes paralysées ont forcément plus de difficultés que les valides à trouver une âme soeur. Or il ne me semble pas que l'immobilité des membres altère l'éventuelle beauté du corps, l'éventuelle beauté de l'âme, l'eventuel charme, l'éventuelle intelligence, et tout le reste. L'immobilité des membres entrave ou empêche les mouvements du corps, rien de plus, rien de moins.
Or je ne vois pas en quoi l'immobilité d'un corps empêcherait aux sentiments de remuer à l'intérieur. Et il n'y a pas forcément besoin de faire des grands gestes pour séduire quelqu'un..

Et entre parenthèses, l'image du gars ou de la fille qui "peut 'avoir' qui iel veut" est un mythe, pas plus réel pour les handis que pour les valides!

l'immobilité du corps peut quelquefois entravé l'expres​sion(dans tous les sens du terme).
Alors peut-être que le garçon paraplégique que tu as rencontré était un surdoué dans son genre ? Sur deux jambes il en séduisait plus d'une ?

Valide pas besoin d'être un séducteur invétéré pour avoir quelques conquêtes à son actif, pas toujours les plus belles évidemment.

Handicapé sans charme particulier la tâche est plus rude, alors oui, parfois, juste poussé par les années de solitude, certains acceptent la première venue.
Ca ne veut pas dire que l'un profite de l'autre, il faut juste considérer un instant la solitude et la culpabilité qu'on peut ressentir dans cette situation.

Salut, si je peux me permettre, je pense aussi que ça peut te desservir de dire ça à l'entrée en école d'éduc

BeNj a écrit:

Sifoell a écrit:
A mon oral d'entrée en école d'éduc, je précise ma situation familiale "particulière"... Un simple test, je pense, puisqu'un des jury me dit "c'est dur" (il bosse avec des zhandi mentaux), et moi, avec un grand sourire : "Non... Ce n'est pas dur.." (genre, j'ai les épaules, allez, quoi, prenez-moi en formation, adoptez-moi !!!

heureusement qu'on avait réfléchi à ça avant et qu'on en avait décidé que tu ne devais pas en parler …

En formation tu vas entendre pdt 3 ans (ou 4 je sais pas si tu es en cours d'emploi),et même après d'ailleurs... qu'il faut prendre de la distance patatipatata.. Quand on vit une situation personnellement, c pas évident de faire la différence entre le privé et le professionnel, dans le sens où en tant que professionnel, on ne doit pas avoir de jugement de valeur, sauf que qd on vit la situation personnellement, on en a. C'est pour ça qu'en formation on nous conseille et même on nous oblige à ne pas faire nos stages dans des domaines qui nous touchent personnellement, et c logique, sinon on se met en difficulté.
Au début je me disais que non, c'est pas vrai etc.. mais en fait si, c'est contre productif, car notre annalyse professionnelle va être influencée par notre vécu personnel, et donc on aura tendance à projeter des choses pr les gens, ou à vouloir des choses pr eux, que eux ne veulent pas. Le principal c'est d'en avoir conscience lorsque ça nous arrive, car ca arrive à tt le monde... mais ce n'est pas toujours évident de se rendre compte qu on a eu un jugement de valeur.
En résumé, je pense que c'est mieux de s'orienter vers un lieu où l'on est pas concernée directement par les problématiques des personnes. Je n'irai pas travailler avec des personnes handicapées, car mon copain et ma mère le sont, donc je sais que ce n'est pas raisonnable, de tout mélanger. Si j'avais été placée, je ne serais pas aller travailler dans un foyer, etc c pareil...

Après, le jury peut penser que tu veux faire ce métier dans un but réparateur pour toi, ou, que tu mélanges ta vie à toi et ton travail, et ça pose question. Mais bon ça c'est + pendant la formation qu'ils font ch** avec ça, je pense pas qu'ils t'en tiendront rigueur car je suis sur que tu as dû réussir parfaitement ton oral On voit que tu aimeras ton travail en tout cas !

A +

Une éduc