Norvège

J'essaie donc de raconter le voyage en Norvège que j'ai fait au mois d'août. Je n'aime pas les récits de voyages des autres. Aussi, je vais essayer de bacler en deux phrases le côté touristique pour me concentrer sur les problématiques qui concerne le handicap. Au risque d'être un peu austère, cela occasionnera peut-être plus de réponses que mon post précédent.

Bilan tourisme : c'était super, on a vu les baleines, les fjords, on a bouffé du saumon, et des concerts de rock dans des caves underground pourries mais accessibles d'Oslo.

Ce qui me plait à vous raconter c'est notre organisation.
Nous sommes deux : Léon (que je nomme ainsi pour respecter son anonymat) et moi. ASI de diagnostic mais libre de penser, et joyeux de nature.
Les vacances de Noel sont difficiles, il m'appelle et me dit qu'il nous faut un projet pour nous motiver. Donc la Scandinavie, alllons-y. Pour enseigner les experts que vous êtes, moi : très très très peu de mouvement (bout du doigt) mais aucune sorte de ventilation, lui suffisamment de mouvement pour jouer de la batterie sans les pieds.
On exclue le départ en train, je convains Léon une location de minibus (par internet, Altesa, très fiable pas sympa mais fiable).
Et pour les aides humaines??? J'en profite pour proposer un concept que j'envisage depuis longtemps et qui n'est pas très compliqué. Pas d'auxiliaire de vie, pas d'assistant ou d'assistante rémunéré(e)s, pas de relations employeurs-employés qui pètent les boules. Cela comporte un certain nombre de risque qui ont largement été décrit dans un poste précédent. Mais, je pense que ça peut être très bien. On fait donc notre topo ainsi : pas de statut de travail mais un projet de vacances organisé à plusieurs avec, notamment, deux personnes handicapées dont il faut s'occuper. Cela implique de partir avec suffisamment de monde afin que les "accompagnateurs" ne se retrouvent pas à effectuer un nombre de gestes qui les fatigueraient et ne les fassent pas profiter du voyage. Nous sommes donc sept en tout. Dans le cercle amis, amis d'amis, auxiliaires de vie moitié amis, petites annonces (en excluant ceux qui veulent juste faire des massages sensuels à de gentils handicapés). Il est donc prévu une participation mais nous en assurons la majorité.

Maintenant l'organisation, on a mis six mois à décider, à deux, et des fois à sept de l'itinéraire. Au final , on veut visiter trois sites de part et d'autre de la Norvège (dont le deuxième sur une île à 300 km au-delà du cercle polaire, les autres c'est Bergen et Oslo).Il s'agit donc de trouver des étapes entre chaque point. Il y a tout sur internet, et moyennant un peu d'anglais, on arrive à peu près à savoir si : les lits sont superposés, il y a des marches, du poisson au petit dej'. Nous avons mis un peu de côté nos exigences habituelles, une marche on accepte (pas deux), et lits superposés on accepte mais un jour sur deux.

Maintenant le financement : Au final, le budget total est de 18000 euros (suivi d'un petit smiley jaune qui devient tout blanc). Bien sur, on ne le sait pas tout de suite. Léon s'occupe des réservations, et moi des sousous.
Deux tactiques : La MDPH pour le financement du véhicule et pour demander une augmentation ponctuelle de la PCH (pour moi passer de 12 à 16h, pour Léon passer de 5 à 10h). Le projet est de mentir, et de dire qu'on part avec des employés, on embauche les gens, on fait des bulletins de paie, mais on se sert du net à payer pour payer le voyage.
La demande est refusée (deux lettres), on demande à être reçus en comission (deux lettres et cinq coups de fil), on arrive à la comission, ils sont émerveillés de notre courage et de notre acharnement, notre demande est acceptée avec encouragement. C'est nul. (finalement il y aura encore plein de problèmes qu'il faudra résoudre en septembre.
Deuxième source : ANCV, argumenté par l'APF évasion (la personne chargée de l'ANCV est très coopératrice).
Donc au final : 4000 et quelques pour le véhicule (épuisé pour cinq ans)
5000 et quelques pour la PCH
3000 pour l'ANCV
le reste c'est nous sept.

Normalement, à ce stade, plus personne ne lit. j'aurais voulu vous parler de l'accessibilité norvégienne qui est un tout petit petit petit peu mieux qu'en France, de la NDPH Norway, et des douleurs au coccyx en cas d'arthrodhèse que l'on craint jusqu'à ce que l'on s'aperçoive que les voyages forment la jeunesse.

J'espère que vous aurez pleins de questions auxquelles je répondrais par des mails très courts.
A bientôt

J'espère aussi que ça sera utile.
R.