Le handicap expliqué aux enfants.

Bonjour à tous, et aux mamans de ce forum...

Voilà, accompagnant ponctuellement des enfants handicapés en centre de loisirs, accueil périscolaire, en milieu ordinaire, je me suis bien fait la réflexion, qu'il y a comme un intrus là : l'auxiliaire...
Qu'est-ce qu'elle fait là, la grande qui n'est pas une animatrice et qui n'en a que pour l'autre, là, un peu bizarre ?
J'ai été confrontée à des questions d'enfants auxquelles j'avais des réponses : "oui, trucmuche a un handicap, du coup elle a du mal à parler, mais elle le fait quand même, hein... Et elle a besoin d'aide pour couper sa viande..."
Et certaines qui me laissaient bouche bée (peut-être par mon manque d'expérience avec les enfants tout court), comme :
- Elle est méchante, machin...
- Ah bon, pourquoi tu dis ça ?
- Parce qu'elle ne parle pas...
- ... (gros rhume de cerveau à savoir que répondre)

Bref, vous maman, ou même vous adultes handi, proches...

Comment expliquez-vous le handicap aux enfants ?

Et comment expliquez-vous son handicap à votre enfant ?

Machaaaa ? Malloooouuuu ??

Je dis aux enfants que je fais du vélo becose j'ai bobo à mes gambettes !!

Sifoell a écrit:Comment expliquez-vous le handicap aux enfants ?

Et comment expliquez-vous son handicap à votre enfant ?

Machaaaa ? Malloooouuuu ??

Je vais refaire de la "pub" pour mon bouquin (48 pages, noir et blanc, en consultation gratuite à l'écran) :

http://issuu.com/macha.sener/docs/lililou

En fait, même si très bavarde avec mes proches, je communique plus facilement par écrit. Même avec mes enfants. Ce qui signifie que les bouquins que je leur lis, et en particulier ceux que je leur écris, sont des vecteurs de communication très importants entre nous.

Quand j'ai rédigé les Questions de Lililou, c'était en réponse à des questions posées par des enfants valides qui avaient lu leurs histoires, et abordé leur handicap dans les livres, mais aussi pour faire des propositions de réponses aux enfants auxquels Jade et Timothée sont réellement confrontés dans la vie de tous les jours, à l'école, au parc...

Quand on a "travaillé" ensemble sur ce livre, mes enfants ont manifesté beaucoup d'émotions. Je me suis rendue compte alors que, même si j'en avais eu l'impression, il y a beaucoup de choses que je ne leur avais pas dites, ou pas assez souvent, ou pas assez clairement. Ils n'ont que 5 ans, mais ils ont été passionnés par la transmission de la maladie par exemple.

Timothée a été bouleversé par le passage sur la douleur. Il en avait des larmes aux yeux. Pourtant, j'ai l'habitude de lui dire que je comprends qu'il a mal, mais là, c'est écrit dans un livre, je parle de SA douleur, j'explique SES souffrances, à d'autres...

Ils m'ont avoué aussi, à la lecture du livre, que quand les enfants de l'école leur posaient ces questions, avant, ils ne répondaient pas. Je leur ai proposé de s'inspirer, s'ils le souhaitent, des phrases du livre pour leur répondre la prochaine fois, s'ils le souhaitent.

Sifoell a écrit:Comment expliquez-vous le handicap aux enfants ?

Et comment expliquez-vous son handicap à votre enfant ?

Machaaaa ? Malloooouuuu ??

Sinon, pour faire simple, ils ne marchent pas sur leurs jambes parce qu'ils ont une maladie qui leur enlève la force de leurs jambes. Cette maladie les empêche aussi de tenir debout, et même d'être assis tout droit sans corset, parce qu'elle enlève la force qu'il faut pour ça.

Comme ils ne peuvent pas marcher sur leurs jambes, ils se déplacent en roulant avec leurs fauteuils.

Sifoell a écrit:Et comment expliquez-vous son handicap à votre enfant ?

Pour autant que je m'en souvienne, je ne crois pas avoir bcp posé de questions sur mon handicap étant jeune ; ça devait me paraître trop naturel... Mais je me souviens avoir été très intéressée quand on m'a demandé en 6e de faire un exposé sur l'ASI. Je m'étais bien documenté sur tous les aspects médical, génétique, etc. J'ai d'ailleurs plus tard gardé ce goût pour la biologie au sens large puisque c'est vers ça que je me suis orientée à la fac.

Donc, j'étais plus explications des causes et des mécanismes de la maladie que des conséquences pour moi (à un âge où j'étais capable de comprendre, évidemment).

Sifoell a écrit:Comment expliquez-vous le handicap aux enfants ?

A mon enfant, en l'occurence. Pour l'instant il est encore tout petit et ne pose pas de questions (puisque ne parle pas !). Mais je lis parfois une interrogation dans ces yeux sur la manière dont je fais (ou plutôt ne fais pas) les choses ; dans ce cas, je commente simplement. Par exemple, ce matin j'étais dans mon bain et mon auxi me faisait mon shampoing ; il me fixait l'air de se demander pourquoi étant adulte, elle devait m'aider comme son père le fait avec lui. Alors je lui ai dit "tu vois, P. doit me faire mon shampoing parce que je ne peux pas lever les bras". Il a fait oui de la tête et il est passé à autre chose. Plus tard, s'il veut aller plus loin, je rajouterai que c'est parce que je n'ai pas de force, de muscles, à cause de la maladie, etc. Le tout à mon avis, c'est de ne pas donner trop d'infos d'un coup, de se contenter de dire ce que l'enfant veut entendre et de progresser avec lui... Mais bon, je verrai avec le temps.

Il est super ton livre Macha alors t'as raison d'en faire la pub !!!

Merci, merci, merci

Pour moi la meilleure explication quand elle est possible bien évidement passe par l'intégration des enfants avec un handicap à l'école mais aussi en clsh ou colonnie de vacances. C'est en vivant à leur côté que les enfants expérimentent le mieux le handicap et comprennent pourquoi ils ont aussi besoin d'une Astem à leur côté. (c'est le cas que mon petit bout qui a deux petits copains avec un handicap dans sa classe)
Maintenant, en ce qui concerne mon fils. Il n'a pas été facile pour lui d'accepter que l'amoureux de maman est un handicap. Nous avons eu droit un soir à une grosse crise de larmes exprimant toutes ses angoisses d'avoir "un papa" qui ne ressemblait à aucun autre papa. Il a été très dur avec lui, lui a dit des choses blessantes et en même temps il a eu le mérite d'exprimer en toute franchise ce qui le dérangait et l'inquiétait. Puis petit à petit tout est rentré dans l'ordre. Une nouvelle complicité c'est instaurée entre eux, la compréhension de ses limites et aussi l'apprentissage de nouveaux jeux à partager ensemble.
Ensuite pour qu'il comprenne de quoi mon compagnon souffrait et qu'elles étaient les séquelles de son accident. De lui même un soir il a pris son livre du corps humain et m'a dit alors maman, L...... il a perdu tout çà dans l'accident et son ventre, il a perdu tout çà etc............ et là on lui a mis çà à la place etc etc............. depuis tout va bien, il ne se pose plus aucune question et vit avec sans inquiétude.
Sinon dans son école aussi il y a parfois l'intervention de personnes avec un handicap. L'année dernière, ils ont eu une journée pédagogique au sein de l'école sur le handicap.

Coucou tout le monde,

Je réactive ce post parce que je viens d'accompagner une petite fille en centre de loisirs. Elle y allait depuis quelques mois le mercredi après-midi, et cela se passait très bien, elle y retrouvait des copains.

Là, je viens de l'accompagner pour la semaine, pour des journées complètes. Les parents des copains doivent être en vacances, et les copains n'étaient pas là. Il y avait beaucoup de nouveaux enfants qui ne connaissaient pas la petite, et tous les jours, à longueur de journée, c'était des tonnes de questions au centre (moins en sortie, ils étaient "plus occupés") : pourquoi elle bave, elle a quel âge (et sidération quand je leur disais huit ans), pourquoi elle ne parle pas, elle sera encore handicapée quand elle sera maman (cette question là, qui est revenue plusieurs fois, je l'adore)...
Encore, les questions, ce n'était pas "grave" Ca allait...

Ce qui m'agaçait le plus, et qui a dû blesser la petite fille, c'était des gamines qui venaient me demander de pousser le fauteuil, qui paradaient parce qu'elles s'occupaient de l'handicapée et allaient en faire la pub auprès de leurs copines, parents...

Un midi, le premier midi à la cantine, en fait, la petite fille s'est vu systématiquement refuser de venir d'installer à une table où étaient d'autres enfants. Du coup, on s'est installé ailleurs. Et là, c'était pour entendre causer à la table d'à côté les enfants qui commentaient les gestes de la petite fille... "Oh lala, tu as vu, elle en met partout... Elle bave... Oh lala, elle a sa main dans l'assiette..."

Tout au long de la semaine, j'ai répondu aux questions, dit aux enfants de demander directement à la petite fille si elle voulait bien qu'ils poussent son fauteuil, en précisant qu'il lui demande aussi où elle veut aller. J'ai recadré les enfants un peu trop insistants. C'était épuisant, autant pour moi que pour la petite.

J'ai vraiment le sentiment d'avoir fait ce que j'ai pu, mais cette petite fille, qui ne dit que quelques mots (papa, maman, oui, non, à boire, au revoir, et quelques prénoms), impressionnaient beaucoup les enfants qui avaient du coup énormément de questions à son sujet... Ce qui au final, ne faisaient que lui renvoyer son handicap, ses incapacités au visage. Le premier midi à la cantine a été assez catastrophique, la petite fille pleurant à table...

Bref, semaine éprouvante, avec le sentiment que la fameuse "intégration" ne se fait vraiment pas si facilement.

les enfants peuvent etre très cruels entre eux, meme pour des choses très "connes" : celle qui n'a pas les chaussures à la mode ni les fringues va etre traitée de "pouilleuse", je ne parle même pas des enfants un peu plus gros que les autres, alors les handicapés... en même temps je pense que leur curiosité fait qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils peuvent blesser (dans le cas de ta petite fille). pas évident de leur expliquer tout d'un coup, j'imagine la position de la petite, c'est dans ces cas là que je préfère les centres avec beaucoup d'handis, les foyers, parce que au moins on est protégé de ces réactions (quand on est jeune, parce qu'un ado ou adulte ne réagira pas pareil face au handicap forcément). à savoir si c'est vraiment la solution, je sais pas.

je suis une maman handicapée suite à un accident de voiture,il y a 10 ans.lorsque je suis tombée enceinte en 2003,j'étais super contente mais angoissé,mon enfant m'a toujours vu en fauteuil ,il s'est ce qu'il m'est arrivé.lorsqu'elle a commencé l'école se sont ces camarades de classe qui me regardaient un peu sans rien dire.en fin d'année il ont fait de la prévention routière et par la suite,il passait à coté de moi sans voir le fauteuil mais une maman.j'ai fait aussi de la prévention routière à des élèves de8 ans et là , ily avait beaucoup plus de questions mais est ce qu'il écoute juste à ce moment ou font ils plus attention par la suite?

interessant ce sujet moi aussi j'ai une petite idée dans la tête j'aimerais bien intervenir dans les écoles,collèges et lycées pour sensibiliser sur le handicap car l'inconnu fait peut il faut donc travailler sur la peur