Fait divers

Christian a écrit:je pense que cela vient beaucoup du degrés du handicap, dans le cas de Vincent c'était un véritable "légume", ce qui n'est pas le cas de Ludo qui malgré son handicap, peut quand même faire bien des choses, tout comme moi, et je suis très heureux de vivre, mais qu'en serait-il si un jour je me retrouverait dans un lit 24 heures sur 24, a bougé seulement les yeux, franchement, j'ai beau avoir du tempérament, il y a des limites que je ne voudrais pas vivre....

Le problème, c'est que ces limites sont éminemment fluctuantes ; elles ne sont pas les mêmes pour tous et peuvent changer au cours d'une vie. Pour telle personne, ta propre situation Christian pourrait déjà apparaître "hors limite", alors que pour toi, elle est visiblement tout à fait "acceptable". Tel autre se dira "la dépendance en vieillissant, jamais !" ; mais le temps passera et il apprendra à composer avec la "petite" dépendance, puis de plus en plus grande...

Vincent n'était pas un légume au sens où son cerveau fonctionnait ; l'immobilité, même totale ou presque, ne peut être considérée à coup sûr comme un obstacle insurmontable à une vie valant la peine d'être vécue. J'ai connu un IMC sévère qui n'avait lui aussi que les yeux pour s'exprimer et aucune mobilité contrôlée ; ça ne l'empêchait pas d'être heureux, crois-moi.

En fait, les difficultés viennent souvent de l'adaptation nécessaire à une condition qui change (accident ou aggravation brutale d'une maladie évolutive), pas de la condition elle-même.

Flams a écrit:En fait, les difficultés viennent souvent de l'adaptation nécessaire à une condition qui change (accident ou aggravation brutale d'une maladie évolutive), pas de la condition elle-même.

Je pense que ça dépend aussi énormément de la culture ambiante.

Dans une famille où le sport est le principal outil de valorisation des individus (coupes de championnat sur le manteau de la cheminée, par exemple...), on peut avoir du mal à reconstruire ses repères sur une autre échelle de valeurs.

Chaisard, a mon avis, l'entourage n'est pas forcément décisif dans la façon dont on voit son handicap.
Celui de Ludo s'est déchiré et pas mal lui ont tournés le dos.

Pour ce que tu dis petit ange, je suis d'accord avec Flams.
Ok, Ludo n'est pas un légume. Mais une tétraplégie, ce nest pas un genoux cassé !
Il est tout de même très dépendant....
Et on a rencontré plusieurs paraplégiques ( donc moins touchés que lui ) qui ne se faisaient pas du tout à leur handicap et qui tombaient en dépression régulièrement, même plusieurs années après l'accident.

Donc je ne crois pas qu'il y ait des valeurs stables qui font qu'on vit bien un handicap, tel que le degrés de handicap ou l'entourage.
Ca dépend tout bêtement de sa capacité a se projeter dans l'avenir et se dire : J'arriverais à être heureux.

Malheureusement, la réaction négative des gens face à l'arrivée du handicap d'un ami est bien connue. Tu as raison bien entendu. Mais au-delà de l'entourage, c'est évident que, personnellement, certaines personnes sont plus à même de surmonter psychologiquement leurs problèmes. Mais cela, c'est un peu la même chose pour tout le monde.